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Leçon 3. Ectoparasites des oiseaux: risque potentiel à la santé publique?

Dernière mise à jour : 27 févr. 2018

Les ectoparasites des animaux sauvages (cas des oiseaux) sont des vecteurs de pathogènes responsables d’importantes zoonoses (Colebrook et Wall, 2004) comme les borrélioses, les rickettsioses, bartonelloses, la peste et les leishmanioses (Socolovschi et al, 2012).



Quelles sont les différents ectoparasites couramment observés chez les oiseaux?

Probablement toutes les espèces d’oiseaux sont affectées par les poux Mallophages (Capinera, 2008). Ces poux passent tout leur cycle de vie sur leur hôte. Leur métabolisme est incomplet (Kaufman, 1996). Les œufs sont pondus à la base des plumes près de la peau, suivant une alimentation bien précise et collés à l’aide d’une substance sécrétée par la femelle (Capinera, 2008). Après le stade œuf il y a trois stades nymphaux qui se succèdent et la dernière mue donne naissance à l’adulte. Dans des conditions optimales beaucoup d’espèces de poux peuvent atteindre 10 à 12 générations par an, mais cela est rarement obtenu dans la nature. La perte de plumes par mue, l’hibernation, les modifications hormonales, les conditions météorologiques défavorables, peuvent réduire le nombre de génération des poux (Durden, 2002).

Les oiseaux portent souvent plusieurs parasites au même temps. Mais cela ne les empêchent pas de présenter à la fois une spécificité d’hôte et de site. La spécificité du site est plus importante chez les Mallophages Ischnocera, qui sont sédentaires et plus spécialistes que les Amblycera, plus mobiles et morphologiquement non spécialisés.

Un aspect important du comportement des poux, est leur mode de transfert entre les individus hôtes. Le contact direct semble être le principal mécanisme pour l’échange des poux entre les individus hôtes (Durden, 2002). La contamination croisée est possible entre différentes espèces d’oiseaux qui se partagent le même poulailler, par contact direct (Kaufmann, 1996).

Siphonaptère

Cet ordre dérive du mot grec : Siphon (tube), a (sans), ptéron (aile) (Capinera, 2008). Les ont évolué à partir d’ancêtres ailés, en parallèle avec l’apparition des hôte marsupiauxet insectivores. C’est les seuls Ectoparasites morphologiquement peu susceptibles d’être confondu avec le reste des Arthropodes (Durden et Traub, 2002)

L’évolution a fait que les puces soient d’abord parasites de mammifères puis secondairement quelques espèces sont devenues parasites d’oiseaux (Wall et Shearer,2001). Seulement deux famillesrenferment des espèces d’une importance vétérinaire : les Ceratophyllidae et les Pulcidae. Les Ceratophyllidae renferment 80 espèces qui sont des parasites d’oiseaux et le reste regroupent les parasites de petit rongeur. La plupart des espèces de cette famille sont holarctiques. Les Pulcidae sont des parasites de mammifères, ils ont une distribution mondiale (Wall et Shearer, 2001).

Hémiptères

L’ordre des Hémiptères est traditionnellement divisé en deux sous- ordre, Heteroptera et Homoptera. Généralement cet ordre est caractérisé par la présence de deux paires d’ailes. Leur appareil buccal leur permet de se nourrir de toutes sortesde fluides. Les homoptères se nourrissent exclusivement de sues végétaux. Les hétéroptères comprennent des espèces phytophages, prédateurs et des espèces hématophages nécessitant du sang pour leur croissance et leur reproduction (Krinsky, 2002).

Diptères

Les diptères représentent l’ordre des insectes les plus important et le plus diversifié du point de vue morphologique et biologique (Hall et Gerhardt, 2002). L’ordre des Diptères regroupe plusieurs familles dont les espèces ennuient ou aspirent le sang des oiseaux (Kaufman, 1996). Selon Roth (1980), Wall et Shearer (2001), l’ordre des Diptères est divisé en trois sous- ordres : Cyclorrhapha, Nematocera et Brachycera.

Acariens

En générale, les mites et les tiques sont considérées comme deux sous classe d’Acariens faisant partie de la classe des Arachnides (Arachnida). Les tiques sont hématophages strictes car elle se nourrit exclusivement de sang. Ce sont des ectoparasites qui alternent les phases libres au sol. Elles peuvent parasités toute sorte d’hôte, des rongeurs, des oiseaux, de plus gros mammifères mais également l’homme (Denis, 2016). Il existe principalement trois lignées : les opiloacariformes, les Parasitiformes et les Acariformes (Djelil,2012).

Les Opiloacariformes, sont considérés comme le plus primitifs Acariens, ces derniers ne sont pas parasites. Les parasitiformes, possèdent une quatre paires de pattes, ce coxa est habituellement libre. Lesparasitiformes, incluent les tiques, constituées par les Metastigmata (divisés en deux principales familles : les Ixodidae ou tiques dures et les Argasidae ou tiques molles) et les Mesostigmata. Les Acariformes, n’ont pas de stigmate postérieurs visible au niveau du coxa de la secondaire paire de pattes. Dans ce cas le coxa est souvent fusionné au tégument ventral du corps. Les Acariformes, incluent les Sarcoptiformes et les Trombidiformes, souvent décrits, respectivement, comme Astigmata et Prostigmata (Djelil,2012). Le terme Metastigmata, Mesostigmata, Astigmata et Prostigmata désigneles positons des orifices respiratoires sur les corps qui fournissent un moyen pratique pourla distribution des quatre ordres d’importances parasitaire (Wall et Shearer,2001).


A Kinshasa?

Les études réalisées par Gamalio sous la direction du professeur Robert KISASA corroborent celles faites antérieurement et prouvent à suffisance l'importance de suivis des oiseaux en particulier et de tous les animaux sauvages qui nous fréquentent.

Nous avons récolté au cours de ce travail, au total 31 ectoparasites dont 22 poux (Myrsidea balati),3 espèces de Columbicola columbae, 5 poux (Menacanthus stramineus) et 1 Meromenopon meropis. L’espèce Myrsidea balati est le plus représentée. Elle a été prélevée sur 4 espèces d’oiseaux (sur 10 Columba unicincta, sur 1Ploceus nigricollis, sur 5 Cichladusa ruficauda et sur 6 Ploceus aurantius). Ils sont suivis de Columbicola columbae retrouvé sur 2 espèces d’oiseaux dont 2 sur l’oiseau Columba unicinta et 1 espèce sur l’Alcedo cristata. 4 espèces de Menancanthus stramineus ont été retrouvé sur le Pycnonotus tricoloret 1 espèce sur le Columbia unicincta et l’espèce Meromenopon meropis a été retrouvé uniquement sur l’espèce Cichladusa ruficauda (Fig.7) Ces résultats rejoignent ces des études antérieures. En effet, des poux mallophages. Menacanthus stramineus ont été aussi identifiés par Neumann, 1912 sur le Bulbul tricolor (Pycnonotus tricolor) et le pigeon gris (Columba unicincta).

De plus cette espèce a été signalée auparavant sur des poules domestique (Gallus domestique) (De Vaney, 1976) et sur le dindon sauvage (Meleagris gallopavoa) (Lane et al, 2006) Incriminée dans la transmission des virus de l’encéphalomyélite (Amir, 2006).

La deuxième espèce mallophage trouvée dans la présente étude est le Columbicola columbae (Linnaeus, 1758) récolté sur le pigeon gris (Columba unicinda) et le martin pêcheur huppé (Alcedo cristata) avec des prévalences respectives de 66,6% et 10%. Dranzoa et al (1999) et Foronda et al (2004) ont également constaté 94,1% et 100% de prévalence de Columbicola columbae sur le pigeon biset (Columba livia) en Ouganda et Ténériffe respectivement Columbicola columbae est connue pour héberger des endosymbiontes comme Sodalis glossinidius, apparenté aux endosymbiontes de charançons des blés (Sitophilus granarius) et des mouches tsé- tsé (Glossina sp) responsable du THA (Fukatsu et al, 2007).

La troisième espèce de Mallophage est le Meromenopon meropis (Meinertzhagen, 1941) récolté sur l’espèce Cichladusa ruficauda avec une intensité parasitaire de 0,5 et une abondance de 0,3. (Voir tableau3).

Les poux mallophages sont responsables d’une dermatose qui provoque des irritations de la peau, la phtiriase (Wangara, 2010).

La quatrième espèce est le Myrsidea balati retrouvé sur le tisserain orangé (Ploceus aurantius), le tisserain à cou noir (Ploceus nigricollis), le pigeon gris (Columba unicincta) et le Cichladusa ruficauda avec intensités parasitaire respectives de 3 ; 1 ; 10 et 2,5.

La plupart d’espèces d’ectoparasites des oiseaux que nous avons capturés ont une modalité d’état qui peut être qualifié de parasitisme non spécifique c’est-à-dire qu’ils ne parasitent pas qu’une seule espèce. Ce résultat corrobore les études de Fadilha et al 2015 sur La contribution à la connaissance des ectoparasites en Algérie.


Les poux et nouissances


Poux vivant au microscope grossissement 400x / a live lice microscope view (bouquet92)

Références

Fadhila B"N, Idir, B Tahar,K, Assia B., Amina, B., Jean Michel, B, safia Z.& Salahedine D., 2015. Contribution a la connaissance des ectoparasites en Algérie. in Bulletin de la Société Zoologique de France, sept. 98p.

TRAVAIL PRATIQUE

A l' aide d'un peigne enlever les ectoparasites de votre chien et comparer a ceux décrits dans ce site ( un clic pour accéder au site) de quoi s' agit-il? Quel est le risque pour ton chien ou ton animal de compagnie? Répondez dans le blog SVP.

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